visite NESO chez Jacky Mabire, pisciculteur

Compte-rendu de la visite NESO Pisciculture de Civadoux

Dimanche 5 octobre 2008

Présentation

Pisciculture en conversion bio, certifié par Qualité France.

Située dans la vallée de Civadoux, à

503 m

d'altitude, à

15 km

d'Issoire et à

45 km

de Clermont-Ferrand.

Comprend

9000 m2

de terrain utilisés pour la pisciculture +

3900 m2

au-dessus autour d'une source.

Il existe seulement 7 piscicultures bio en France ! Une douzaine de piscicultures en tout dans le 63.

L'une des rares pisciculture fondée sur titre càd pas de débit réservé. Théoriquement a le droit d'utiliser toute l'eau qu'il souhaite pcq le canal d'alimentation servait autrefois à alimenter le moulin de l'auberge.

Historique

Jacky MABIRE est originaire de la région de Cherbourg. Il est issu d'une famille de métayers et est  passionné de pêche. Ancien technicien en maintenance robotique (fabrication de palettes) à Argentan. Sa passion pour la pêche le conduit à la fermeture de l'usine à chercher un site à exploiter pour un projet dans le milieu de la pêche.

Formation obligatoire de pisciculteur dans

la Creuse.

Après l'échec d'un premier projet touristique en forêt de Tronçais, il rachète en juillet 2003 avec sa compagne la pisciculture de Civadoux qui a une mauvaise réputation à cause des propriétaires précédents.

Pisciculture créée en 1963 par les propriétaires de l'auberge qui à l'époque avaient aussi un élevage de chiens. En

1980 l

'auberge + la pisciculture sont reprises par des gens du Nord qui se séparent en 1996 de la pisciculture.

Le 10 août 2003, un mois après l'avoir acheté, Jacky est obligé de stopper l'activité à cause de la canicule qui a causé d'importantes pertes. Redémarrage possible grâce à la solidarité de ses confrères auvergnats.

La production

Biologie des poissons

Une truite saumonée vit naturellement soit dans les lacs au-dessus de 2000m d'altitude, soit  à l'embouchure des fleuves où trouvent des crevettes. Carnivore, se nourrit d'insectes, vers, graines et algues. T°C maxi supportée par une fario :

18°C

et une AEC :

25 °C

, au-delà, s'asphyxient.

Reproduction fin oct à fin nov : une truite de 1kg pond 3000 oeufs seulement 1 ou 2 arriveront à taille adulte.

Méthode d'élevage

Depuis le début, ils travaillent sur la qualité et la fraîcheur.

ATTENTION respecter la chaîne du froid : transporter les produits dans des sacs isothermes.

Pour la conversion bio, seule l'alimentation a changé. Pour lui, la conversion en bio n'est qu' une formalité.

Origine des alevins : Charente et

La Canourgue

école qui approvisionne les piscicultures bio.

Alimentation

Nourrissage manuel à base d'aliments bio contrôlés et certifiés garantis sans OGM, ni farines d'animaux terrestres.

Granulés fabriqués en Bretagne composés de 60 % de farine de poisson de mer (déchets de hareng, sardines) et 40% de céréales (blé, maïs, soja,) d'origine française + un pigment (résidu de fatia?) pour rendre la chair saumonée.

Le fabricant respecte le cahier des charges bio suisse qui est plus restrictif.

3 tailles de granulés selon le poids des poissons : petits jusqu'à 80gr; moyen jusqu'à 300 gr; gros au delà.

Nourrissage 1 à 2 fois par jour selon les bassins, la température de l'eau et l'ensoleillement. Généralement à 9h pour que les poissons terminent leur digestion avant la chaleur. Température d'équilibre alimentaire :

14°C

. Exception : le bassin de pêche car la  règlementation exige 2 jours de jeune avant de consommer les prises.

Privilégient les aliments flottants permettant l'observation du comportement des poissons et la surveillance des maladies ou blessures (ex: piqûres de héron).

Coût des aliments : 1400€ la tonne, soit 400€ de + qu'en conventionnel.

Maladies

Travaillent surtout en préventif : cannes à pêche fournies sur place, élimination systématique et immédiate des individus malades, connaissance de l'origine et l'état sanitaire des alevins.

Utilisation du Péroxyde d'hydrogène appliqué en bain coulant contre les champignons, et pour limiter le stress des poissons lors des manipulations.

Utilisation du formol autorisé en bio. Les antibiotiques sont autorisés une fois par an mais l'eau risque d'être déclassée.

2 visites annuelles du vétérinaire à leur charge.

Abattage des poissons par électrocution (obligation européenne).

Qualité de l'eau

La rivière prend sa source à Saint Germain l'Herm. Rivière de 1 ère catégorie = obligatoirement des salmonidés; pas de poissons d'étang (carpe, brochet...). Vallée très peu urbanisée donc rivière peu polluée.

Débit permanent de la pisciculture

450 m3

par heure.

En bio, la rivière doit être classée en catégorie A. Or, ici, rivière non classée car trop petite. Jacky  doit payer ses analyses obligatoires chaque année. Analyses recherchent les nitrates, métaux lourds, le PH, bactéries simultanément à l'entrée et la sortie de la pisciculture.

Eau de très bonne qualité en sortie.

Remarque : règlementation liée à

la Loi

sur L'eau rend impossible toute création de nouvelles piscicultures; seules les reprises sont possibles.

Energie

Consommation d'électricité faible en production (seulement en été par manque d'oxygène), surtout en transformation dans le labo (chambre froide, machine à glace, eviscérage, cuisine)

Pétrole : tondeuse, 1 camion pour les marchés + 2 voitures pour les AMAP.

Déchets

Les animaux morts, les viscères partent à l'équarrissage.

La vase est récupérée par à des maraichers locaux qui l'utilisent comme engrais.

Le peu d'invendus est aussitôt transformé.

Social

Jacky travaille 100h semaine et sa compagne 70h, variable selon les saison.

N'accueillent pas de stagiaire, par manque de temps

Economique

Environ 86 000€ d'investissement au départ + chaque année, travaux de mises aux normes (en 2008 20 000€)

Prêts en cours : écloserie, matériel

Prix de vente fixé à 2€ de moins que ses collègues bio car souhaite permettre à tous d'accéder à une alimentation de qualité.

Débouchés : 60% AMAP et 40 % marchés.

Depuis le 1er octobre 2008, ne vend plus de poisson de mer sur les marchés exceptée de la morue qu'il achète chez un grossiste de Cournon.

La visite

Production

7 bassins creusés dans la terre favorisent la biodiversité.

l        bassin en terre pour les grosses truites commercialisées à 3 ans

l        bassin en terre pour la pêche des farios

l        bassin en terre multi taille

l        bassin en terre pour les fario

l        bassin en terre avec 5 saumons d'eau douce

l        bassin bétonné pour les alevins

l        étang de rétention

Chaque bassin est vidé 2 à 3 fois par an (laissé en à sec pendant 2 jours, curé et désinfecté au Péroxyde d'hydrogène. L'étang pendant 6 mois reste à sec et désinfecté à la chaux vive).

Densité de poissons : ici 2 à

4 kg

par m3, en bio jusqu'à

35 kg

par m3 et en conventionnel, jusqu'à 120 kg/m3.

Une maison d'habitation

Transformation

Un laboratoire de transformation, une cuisine

Les AMAP

Système arrangeant car apporte une régularité

Problématiques

Taux de perte élevé : 15 à 20 % chez les AEC et jusqu'à 45 % chez les farios espèce sensible aux changements de température et aux parasites.

Rythme de travail très élevé pour une rémunération très faible : nécessité d'augmenter progressivement les prix de vente.

Certains produits transformés sont longs à préparer.

A la recherche d'un équilibre dans sa production.

Emballage des produits en plastic non réutilisable :. réfléchir à un méthode moins génératrice de déchets mais respectant les normes d'hygiène. De +, Jacky préfère peser ses produits à l'avance.

Il existe des sacs ré-utilisables. A creuser

Merci à Carole de L'AMAP de ST Jacques, pour ce message.